Modération : Mohamed Belghouat
Intervenants : Maka Kotto, Freida Ekotto, Magueye Kassé, Bahaa Teabelsi, Ahmed Boulane
L’égalité de genre dans le domaine artistique du cinéma aspire à garantir une parité de traitement et d’accès entre hommes et femmes à ses espaces et ses voies d’expression, à l’instar de la participation à la vie cinématographique à tous ses échelons : la prise de décision, ainsi que la mise en valeur des contributions, des aspirations et des exigences, sans distinction de genre.
La diversité au sein du milieu cinématographique, particulièrement en matière de création où les idées sont agitées et destinées à être propagées à travers les films, englobe une pléthore de facteurs : la race, le genre, les groupes ethniques, l’âge, l’éducation, la religion, les convictions politiques, les capacités mentales et physiques, et bien d’autres encore.
En Afrique, terre où le cinéma progresse à travers des fluctuations, et dont l’histoire n’est vieille que de quelques décennies, cette problématique revêt des nuances propres à la culture et à la politique locales. Ce colloque s’efforcera d’en identifier les traits saillants, les problèmes intrinsèques, et de proposer des solutions envisageables, dans le but de favoriser une participation plus équilibrée et diversifiée à tous les niveaux.
Il est d’autant plus crucial de noter que les femmes cinéastes sont en minorité. Pourtant, l’Afrique a vu émerger des figures féminines marquantes dès ses premiers pas cinématographiques, telles que la Sénégalaise Safi Faye qui a collaboré avec Jean Rouch, la Tunisienne Moufida Tlatli dont le film « Le Silence des Palais » a été honoré comme le meilleur film arabe réalisé par une femme dans l’histoire du cinéma arabe, et la Marocaine Farida Belyazid, pour n’en citer que quelques-unes.
Cependant, les festivals africains de renom peinent à attribuer leur prix principal à une femme. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres du manque remarqué de femmes réalisatrices à l’échelle du continent, voire d’une certaine dévalorisation, mettant à mal l’égalité et la diversité qui en découle.
Les raisons de cette situation sont multiples. Certaines sont intrinsèquement africaines, d’autres sont liées à l’industrie du cinéma. Les premières sont ancrées dans la place de la femme dans la société et le marché du travail, son éducation et ses droits. Car dans de nombreuses régions, l’égalité entre hommes et femmes est loin d’être une réalité.
Les secondes sont en rapport avec l’industrie du cinéma où, dans de nombreux pays, la production n’est guère prospère, voire quasi inexistante. Ce qui réduit considérablement les chances d’accéder de manière équitable à l’univers cinématographique.
Néanmoins, le cinéma poursuit sa quête et de nouvelles expériences émergent sans cesse dans de nombreux pays, venant compléter celles qui les ont précédées. C’est dans ce contexte que le débat sur la diversité et l’égalité doit s’ancrer, avec un esprit de coopération et d’entraide, dans le respect du genre et de la différence.
Notre continent, objet de convoitises internationales, est destiné à jouer un rôle majeur dans un futur proche. Il doit prendre en main sa destinée, en commençant par façonner sa propre image cinématographique, plus accessible à tous. Dans cette démarche, les Africaines et les Africains doivent se voir offrir les mêmes opportunités.
L’Afrique, berceau de l’humanité, est un continent riche en diverses ressources, notamment des imaginaires que les grandes puissances cherchent à s’approprier. Doté de beautés naturelles inégalées, il abrite également des cultures variées et distinctes, ainsi que des langues ancestrales et adoptées.