Modération : Mohammed Chouika
Intervenants : Ahmed Ida lahlal, Abdallah Abou Aouad, Masdour Ali
Filmer l’espace désertique, qui revient à filmer un champ géographique et un mode de vie qui lui est inhérent, est un acte qui crée ses propres conditions, puisqu’il s’agit d’une incursion esthétique, ayant l’aspect d’un défi. Ce qui semble difficile d’accès et ouvert, en ce qui concerne le sahara dans son extension infinie, est le nerf de sa complexité. Parce que l’espace désertique demande beaucoup de méditation pour être saisi et capturé. Et la rareté que l’on pourrait penser être de sa nature au premier abord ne l’est pas. Parce que la vie qui s’y trouve, c’est-à-dire ce qu’on appelle dans nos pays du sud, la vie bédouine, est étroitement liée au désert, au sahara. Ainsi, lorsque les films documentaires traitent du désert et du nomadisme, ils imposent leurs propres thèmes et leurs propres techniques de taille à les porter à l’écran.
C’est exactement ce qu’ambitionne de présenter, de discuter et d’approfondir cet important colloque, surtout après que le cinéma marocain, à titre d’exemple, dans sa dimension sahraoui-Hassani a réalisé une production importante de films qui nécessite une discussion sur son apport, et ce qu’il a généré à partir de sa représentation cinématographique du désert (sahara) et de l’espace bédouin. En comparaison avec ce qui a été accompli sous le ciel d’autres pays.
De manière générale, quels sont les piliers et les exigences du film documentaire en lien avec la prudence et la méditation évoquées ci-dessus ? Qu’offre l’espace désertique au cinéma documentaire comme thème qui appartient à celui des extrêmes que tout réalisateur rêve de posséder, en tant que vision, sujet ou technique ?
Le fait de réaliser ce genre de documentaires est-il une modalité créatrice de connaissances qui s’est approfondie, du moment que l’un de ses objectifs est de faire passer cet espace singulier de la réalité physique à la réalité symbolique ?
Et la réalisation de ces films a-t-elle créé en même temps l’effet artistique recherché, puisque le cinéma est avant tout de la créativité, et que toute créativité vise à secouer les émotions, et à sensibiliser à la beauté, esthétique, plaisante et digne d’être regardée ?